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Johanna Vogelsang a suivi la formation d’artisan en conservation du patrimoine bâti dans la filière peinture. Dans l’entretien qui suit, elle décrit ce que ce perfectionnement a changé dans son travail de peintre décoratrice.
Je travaille habituellement sur des bâtiments historiques, sur des objets nécessitant l’application de techniques historiques ou sur la décoration murale de constructions modernes. Mes mandats sont donc toujours très intéressants. A Ennetbaden, les travaux de restauration de la grande salle de l’hôtel Schwanen sont particulièrement variés. Ce chantier représente un grand défi, mais il est aussi passionnant et très instructif. Notre tâche, dans cette salle de style néo-baroque, est de mettre à jour des peintures, de retoucher et de reconstituer des ornements et des décorations. C’est la reconstitution des peintures qui m’apporte le plus de satisfaction.
Je travaille avec mon associée Sara Ambühl, qui a aussi fait le perfectionnement, et avec une entreprise de restauration, dans le cadre d’une coentreprise. Sur ce chantier, je suis chargée de la direction et de la coordination des travaux. Chaque étape de la restauration est cependant discutée avec les différents responsables (l’architecte, la restauratrice et le représentant du Service des monuments historiques).
Comme je suis indépendante, ma fonction n’a pas tellement changé. Sur un chantier, je fais le même genre de travail qu’avant, mais le savoir que j’ai acquis m’a donné une plus grande assurance et il a modifié mes méthodes de travail. La formation m’a appris à avoir une compréhension globale des projets et à être plus attentive à certains aspects de mon travail, par exemple à la collaboration avec les autres artisans et à l’importance de conserver une documentation des travaux réalisés.
Je pense que oui. Tout d’abord, je suis plus sûre de moi et je comprends mieux les besoins des différentes parties intéressées. Par exemple, je suis plus attentive aux principes déontologiques des conservateurs des monuments historiques. Je trouve que c’est un très beau défi que de devoir, pour chaque projet, analyser la situation avec les propriétaires, les conservateurs des monuments historiques et les autres personnes concernées.
Oui, il m’a été très bénéfique. J’apprécie particulièrement les nouveaux contacts, le réseau professionnel et les amis que j’ai pu acquérir grâce à lui. C’est extraordinaire de pouvoir m’adresser à toutes ces personnes pour leur demander des conseils.
C’est une plâtrière avec laquelle je travaillais sur un chantier qui m’en a parlé : elle avait participé à un programme-pilote de la formation. Par la suite, je n’ai jamais perdu de vue cette possibilité de me perfectionner. Lorsque j’en ai parlé avec Sara Ambühl, l’idée est devenue plus concrète. Ce qui a été décisif pour nous, c’était l’idée que le perfectionnement nous aiderait à étendre notre réseau professionnel. C’est ce qui nous a poussées à commencer la formation ensemble.
A mon avis, ce perfectionnement est très enrichissant pour tout artisan qui s’intéresse aux bâtiments historiques et aux problématiques qui leur sont liées. Pourtant, je le recommanderais plutôt aux collègues qui ont déjà un peu d’expérience dans ce domaine. Pour ma part, j’avais déjà achevé ma formation de peintre en bâtiment et exercé le métier en indépendante. En combinant ce bagage avec les connaissances approfondies que m’a apportées le perfectionnement, j’ai pu beaucoup progresser. Mais il me semble que pour ceux qui débutent dans le métier, il pourrait être difficile de comprendre tous les tenants et aboutissants des projets.
http://www.artisanenc.ch/2017/08/une-collaboration-passionnante-avec-les-propritaires-et-les-autres-professionnels/31 août 2017