Un homme conduit ses chevaux au grand galop dans la neige du Jura, il traverse les saisons, sème et récolte, fait les foins, coupe les grands arbres, on se dit que cet homme doit être heureux, en travaillant avec calme et constance dans ce beau paysage, puis on le voit dans son atelier, il sculpte la volute d’un violon ou d’un violoncelle, entouré de formes merveilleuses, de copeaux, d’outils aux manches patinés, et on est émerveillé, on peine à croire que le même homme puisse, chaque jour de sa vie, accomplir parfaitement tous les travaux des champs et des bois, et fabriquer des instruments de concert, recherchés par les musiciens professionnels. C’est lui le luthier qui aimait la terre, Hans-Martin Bader. De l’arbre au violon, la nature passe dans son regard et se transforme entre ses mains.